Deux Femmes

Deux Femmes Grand Format : 12,00 €
couverture Deux Femmes Petit Format : 8,00 €
Deux Femmes

Pierre Launay

Genre : Comédie.
Thème : L’identité féminine.
Effectif : Deux femmes plus une voix "off".
Public : Déconseillé aux moins de douze ans.
Destination : Scène professionnelle.
Durée : 1h30

Incertitude

Il m’a toujours semblé que la seule certitude qu’il y ait quant aux femmes, c’est l’incertitude.
La vie d’une femme est toujours plus compliquée que celle d’un homme, pour toutes sortes de causes. Les féministes disent avec raison que ce sont des pressions sociales, des contraintes résultant de siècles de domination masculine. Les sexistes disent… mais qu’importent les crétins. Les femmes elles-mêmes ne disent rien de leur propre perception de la vie. Elle la trouvent « normale », mais elles sont nombreuses à trouver excessivement simple la perception masculine et les hommes binaires, faciles à manipuler jusqu’à l’ennui et… pas très courageux.
Moi qui ne connais de l’intérieur qu’un unique spécimen masculin, je ne suis pas loin de les rejoindre dans cette opinion peu flatteuse. Enfant, adolescent, il m’est souvent arrivé de me demander ce que les femmes trouvent aux hommes, et honnêtement, il m’arrive encore de me poser la question lorsque j’assiste impuissant à de grandes discussions sur les mérites comparés des jantes aluminium ou des équipes de foot. Peut-être développerais-je un sentiment inverse si je fréquentais plus assidument les salons de thé ou les après-midi de vente à domicile de boite de conservation alimentaire en plastique moulé…
Quoiqu’il en soit, je suis depuis longtemps ému par l’énergie que les femmes, certaines femmes en tout cas, mettent à explorer leur propre personnalité, leur propre condition, leur propre nature. L’endurance dont elles font preuve face aux injustices dont elles sont les inlassables victimes, la certitude qu’elles ont que rien n’est jamais ni acquis ni perdu, confortent mes propres doutes et finalement, me rassure.

Pierre Launay

Genèse

Au début, ce n'était pas une pièce de théâtre. C'était une lettre qu'une femme écrivait, peut-être sans intention de l'envoyer, à une autre femme, et dans laquelle elle disait quelle révélation ç'avait été pour elle d'aimer et d'être aimer pour ce qu'elle était vraiment.
C'était un texte comme ça, en l'air, pour le plaisir d'imaginer, parce que... je ne suis pas une femme, n'est-ce pas. C'était presque un fantasme, avec des mots très crus, des expressions très dures qui me revenaient du temps où j'imaginais que les filles étaient des créatures sensibles qui n'étaient pas faites comme nous, les garçons, qui ne pensaient jamais à rien de sale, qui vivaient dans un univers idéal dépourvu d'odeurs de pieds...

Extrait

Andréa

– J'ai parlé avec Karl hier soir.

Mathilde

– C'est bien.

Andréa

– C'était la première fois.

Mathilde

– Que vous parliez ?

Andréa

– Qu'il parlait...

Mathilde

– Ah...

Andréa

– Tu comprends ?

Mathilde

– Non...

Andréa

– Je ne m'y attendais pas... Pour moi, il ne s'occupait que de son travail, la vie autour ne l'intéressait pas...

Mathilde

– … il ne t'aimait pas...

Andréa

– Il ne demandait jamais rien, il n'avait jamais besoin de moi.

Mathilde

– Et là, il l'a dit.

Andréa

– Il m'attend depuis des années, depuis toujours, je suis indispensable... tu n'imaginerais pas tout ce qu’il a dit… !

Mathilde

– Oh si !

Andréa

– Je ne le regardais même pas, il faisait partie des meubles !

Mathilde

– … et là, il t'a regardée et il a dit « Andréa... je t'aime... »

Andréa

gênée

– Non... pas vraiment...

Mathilde

continuant

– « Andréa,... je t'aime et j'ai besoin de toi... »

Andréa

riant nerveusement

– Tu es bête !

Mathilde

même jeu

– « … et je te désire, mais je ne sais pas comment te le dire... je ne désire que toi... »

Andréa

– Arrête !

Mathilde

– Comment est-ce qu’il a dit ça ? : « Tu as bouleversé ma vie et mes certitudes, le monde n'a plus la même forme ni la même couleur, je pense à toi jour et nuit, ton image m'obsède, m'enivre, loin de toi, je me languis de toi » ?

un silence

– Il a dit : « Près de toi, Je suis bien, dans la lumière de tes yeux, dans la chaleur de ton sourire, dans la douceur de tes lèvres, la courbe de tes seins, l'ovale de ton visage. Je me baigne dans l'odeur de tes cheveux, dans ton haleine parfumée, je veux encore baiser tes paupières closes, caresser ton dos, tes fesses, je veux faire plier ta nuque, cambrer tes reins, je veux te voir jouir et pleurer de plaisir...» Il a dit ça ?

Andréa

– Tais-toi..

.

Pour en savoir un peu plus sur la pièce sur scène

Suivez le lien vers la compagnie Acte Un
Retrouver de larges extraits de la pièce sur le Proscénium

Porta
Piccola
sur scène

avec la
Compagnie Acte Un

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