La Petite

couverture La Petite Petit Format : 8,00 €
La Petite

Florence Delorme

Genre : Comédie.
Thème : Un enfant que sa mère n’aime pas.
Effectif : De 9 a 15 comédiens dont 1 homme et 1 femme obligatoires.
Public : Tout public.
Destination : Atelier de théâtre d’adolescents (10 - 15 ans).
Durée : 1h15

Les contes pour enfants sont pleins de figures terribles et de situations affreuses. On y voit peu de méchantes personnes, mais des sorcières, des ogres, des marâtres, des enchanteurs, des monstres…
Il paraît qu’en fait, les figures des contes sont des transpositions de situations insupportables certes, mais quotidiennes. Ainsi Barbe-Bleue n’est ni plus ni moins que le mari violent, et la méchante belle-mère de Cendrillon, rien d’autre qu’une mère cruelle. Nous savons tous, hélas, qu’elles existent, et avec elles tout un pandémonium de monstres ordinaires, d’adultes cruels ou pervers qui alimentent en horreurs la rubrique des faits divers…
Les contes étaient, paraît-il, un moyen d’aborder l’insupportable, d’évacuer les traumatismes des innombrables guerres, épidémies et famines qui traversèrent l’histoire.
La Petite Fille aux Allumettes d’Andersen, est une figure particulièrement touchante de la pauvreté des enfants, et pour tout dire, c’est un conte qu’il est presque impossible de lire sans fondre en larmes.
Florence Delorme a imaginé une version « moderne » de cette histoire, avec une fin moins triste et avec une Petite qui ne se laisse pas faire. Elle est même très lucide, remarquablement déterminée et décidée à ne pas s’en laisser conter… justement !

Extrait

La petite

 – B'jour monsieur...

Gustave

 – ...

La petite

 – Je vous ai dit bonjour !

Gustave

 – Je ne suis pas sourd !

La petite

 – Vous répondez pas…

Gustave

 – Ça dépend qui me cause !

La petite

 – Ben c'est moi qui cause !

Gustave

 – Et t'es qui toi ?

La petite

 – Je suis là depuis trois mois, je m'appelle... Bof ça n'a pas d'importance, j'aime pas mon prénom.

Gustave

 – Alors il faut te siffler pour te parler ?

La petite

 – Non... Les gens qui me parlent disent « ma grande », « jeune fille », « La Petite», ça dépend...

Gustave

 – Et ta mère, elle t'appelle comment ?

La petite

 – Alors là, aucune importance ! J'aime pas quand elle m'appelle !

Gustave

 – Bon... et pourquoi tu me dis bonjour ?

La petite

 – Parce que j'ai envie de parler !... je peux vous poser une question ? (Il approuve) Vous avez des enfants ?

Gustave

 – Oui, trois.

La petite

 – C'est pas mal... vous les aimez ?

Gustave

 – ...drôle de question !

La petite

 – Z'avez pas répondu... Alors ?

Gustave

 – ...oui.

La petite

 – Vous avez hésité ! Vous êtes pas sûr ?

Gustave

 – Si... Mais est-ce que je les aime correctement ?... Est-ce que mes enfants savent que je les aime ? Je crois... J'espère.

La petite

 – Vous leur avez pas dit ?

Gustave

 – ...Pas bien certain …

La petite

 – C'est nul ! Quand ils aiment pas, on se le prend sans arrêt dans la figure. Quand ils aiment ils le disent pas ! Les adultes sont décidément pas à la hauteur ! Si j'avais le choix je grandirai pas !

Le serveur entre avec la limonade.

Le serveur

 – Si la gamine t'embête, tu le dis !

La petite

 – Non, je l'embête pas ! Je le dérange peut-être mais je l'embête pas !

Le serveur

 – Mais c’est qu'elle répond ! Espèce de mal élevée !

Gustave

 – Fiche-lui la paix, elle dit des vérités qui font pas de mal !

La petite

au serveur. – Et toc ! (Le serveur hausse les épaules et s'éloigne.) Merci, monsieur Gustave, je pourrais revenir vous parler ?

Gustave

 – Quand tu veux, mais comment je t’appelle ?

La petite

 – « La Petite », j’aime bien. De toute façon j’ai pas encore pris la décision de grandir. Les adultes sont trop décevants. Bonne journée.

Pierre Launay

Porta
Piccola
sur scène

avec la
Compagnie Acte Un

Porta Piccola
en format numérique

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