Genre : | Comédie. |
Thème : | Molière, le XVIIIème siècle. |
Effectif : | 12 comédiens, sexe indifférent. |
Public : | <Jeune public. |
Destination : | Comédie à destination du jeune public. |
Durée : | 1h15 |
Molière est-il bien l'auteur des oeuvres qui portent son nom ?
Cette vaste question a fait et fait encore couler beaucoup d'encre. On dit que, peut-être, il aurait été aider, épaulé, par quelque grande plume qui ne voulait pas qu'on sût qu'elle pouvait se commettre à de la comédie...
Quoi qu'il en soit, on a beaucoup négligé la piste familiale.
Molière avait de la famille ! On le sait peu, et on ignore souvent qu'il avait une quantité étonnante de nièces...
Florence Delorme a enquêté pour nous sur cette épineuse question et elle a rédigé cette étude en forme dramatique qui apportera un éclairage décisif, voire définitif me semble-t-il, à ce débat.
Bonne lecture !
Toutes les filles, inquiètes, regardent par la fenêtre, sauf Louise, Jeanne, Angélique et Joséphine.
Juliette.
– Vous le voyez ?
Bertille.
– Non, mais il fait vraiment nuit…
Rose.
– On ne voit pas à dix mètres !
Bertille.
– Restons calmes, Père et Figaro ne seront pas de retour avant dix heures, il aura forcément…
Rose.
– … faim ou soif, et où voulez-vous qu’il aille ? En même temps, avec les fous, tout est possible !
Blanche.
– Que fera-t-on à son retour ?
Louise.
– Rien ! Nous irons nous coucher ! Vous n’en avez pas marre de ne parler que de lui ? Il n’est pas fou ! Mais vous êtes obsédées par lui, c’est vous qui êtes en train de devenir complètement folles !
Jeanne.
– Louise, tu es jalouse parce qu’il ne te parle pas !
Louise.
– Tu te trompes ! C’est moi qui refuse de passer mon temps à m’occuper de lui. Depuis qu’il est là, vous êtes toutes plus stupides les unes que les autres ! Vous observez le moindre de ses gestes, vous lui attribuez des vertus qu’il n’a pas et des maladies qu’il a encore moins ! C’est ridicule !
Angélique.
– Tu n’as pas compris Louise ! Il intéresse tout le monde parce que nous nous ennuyons ! Nous sommes toujours enfermées au couvent ou dans cette maison ! Voilà ce qui nous rend ridicules, la moindre nouveauté prend un attrait incroyable.
Jeanne.
– Entièrement d’accord avec toi ! Je viens seulement de comprendre notre problème : notre père, si charmant soit-il, nous enferme ! Nous sommes prisonnières ! Si nous étions des garçons il nous emmènerait quand il sort, comme aujourd’hui !
Clotilde.
– Tu ne crois pas que tu exagères ? Avec Angélique vous faites absolument ce que vous voulez, jamais Père ne vous fait la moindre remarque. Même quand vous vous promenez en tenue d’homme pour monter à cheval.
Jeanne.
– Monter en amazone avec une jupe est stupide et surtout, pas pratique du tout ! Bon, j’ai faim, tant pis pour lui, allons diner.
Elles approuvent.
Pauline.
– Quand même, c’est à cause de mon idée qu’il est parti… Vous ne pensez pas que nous devrions aller le chercher ?
Blanche.
– Oh oui ! Allez ! Prenons les lanternes et nous ferons comme pour une chasse au trésor ! Je trouve l’idée excellente ! On va bien rire !
Louise.
– Tu parles d’un trésor ! Je n’ai pas très envie…
Angélique.
– Allez, Louise, ce sera drôle ! Nous n’avons pas joué à ça depuis des années ! Merci Pauline, de l’avoir chassé. Enfin une soirée un peu amusante !Allons chercher les lanternes !
Toutes sortent, très enthousiastes en appelant « Jean-Baptiste », « Mon oncle », « Molière » selon le tempérament.
Pierre Launay